vendredi 7 septembre 2018

Faut-il se marier pour adopter en France?


J'ai hésité sur le choix du titre, qui aurait pu également être "Pourquoi faut-il se marier pour adopter?", ce qui parait plus juste, mais plus effrayant pour les postulants à l'adoption.

Reprenons la base. En France, pour pouvoir prétendre à l'agrément, il faut avoir plus de 28 ans ou 2 ans de mariage si les postulants sont âgés de moins de 28 ans. 

Il est possible d'adopter en tant que célibataire ( de plus de 28 ans, donc), ou en tant que couple marié (hétéro ou homo). 
Vous trouverez ici (clic) les pays ouverts à l'adoption des couples sans enfants, avec enfants, et des célibataires, avec en prime le nombre d'enfants adoptés dans le pays concerné en 2017.
Quant aux couples homosexuels, il y a très peu de pays ouverts à l'adoption pour les couples de même sexe ; l'info se trouve ici (clic)  

En tout état de cause, pour adopter en couple, la loi française impose d'être mariés. Il n'y a que le mariage qui établit la double filiation, ce qui signifie une autorité parentale conjointe aux deux parents.

Certains postulants à l'adoption font pourtant le choix de faire une demande d'agrément en tant que célibataire, mais vivant en concubinage, pour tenter quand même. Il est tout à fait possible d'obtenir l'agrément en solo, bien que vivant en couple. 

Par contre, il est beaucoup plus difficile de concrétiser son projet par la suite, ce qui ressemble à un agrément blanc, c'est-à-dire accordé, mais qui ne servira à rien. 

Penchons-nous sur le point de vue de l'enfant pour comprendre. 
Un enfant adopté a, en premier lieu, été abandonné. De ce fait, il conservera toute sa vie cette blessure primitive, qui se manifestera à des degrés plus ou moins développés, du plus léger au plus extrême. Nous avons tous vu des reportages sur des adolescents adoptés qui manifestent un trouble de l'attachement majeur...

Les besoins de l'enfant adopté sont donc, en premier lieu, de se sentir en sécurité, dans un environnement stable, avec des figures d'attachement fiables, à qui il apprendra progressivement à faire confiance, malgré la méfiance qu'il a vis-à-vis des adultes, qui n'ont pas été très constants jusque là. 

Posons-nous la question : comment peut réagir un tel enfant s'il a l'impression de n'avoir été désiré que par l'un de ses deux parents ? Si systématiquement, à l'école, ou encore pour autoriser une opération chirurgicale, il lui est renvoyé que le deuxième n'est pas son parent légal, et n'a aucun droit de décision, ni même d'information ?

Pourra-t-il se sentir suffisamment sécure, si au moindre évènement traumatique (décès de son parent adoptant, mais aussi, plus couramment, séparation conflictuelle du couple), le lien avec le second parent peut se rompre définitivement, sans autre forme de procès, et sans possibilité de recours ? 

Partant de ces questionnements, les Conseils de Famille (qui choisissent les parents des enfants pupilles de l'Etat en France) et les Organismes Agréés à l'Adoption trouvent trop risqué de confier un enfant à de "faux" célibataires. D'où l'idée d'agrément blanc.

Quant à l'adoption internationale, de nombreux pays ne comprennent pas le concubinage, quand d'autres imposent une durée minimum de mariage pour pouvoir adopter chez eux.





 Bref, en résumé, mariez-vous pour adopter, vous verrez, c'est chouette, nous on y a pris goût !
 

4 commentaires:

  1. Nous ne nous sommes pas mariés (que) pour adopter, mais il est clair que nous nous sommes mariés rapidement (à peine deux ans de relation) pour pouvoir adopter plus vite !
    J'ai du mal à comprendre les gens qui renoncent à adopter ou qui tentent un agrément solo parce qu'ils ne veulent pas se marier. Se marier, ça paraît tellement dérisoire comme engagement, à côté d'avoir un enfant ensemble ! Et puis les contrats de mariage et les divorces existent, alors qu'un enfant, cela lie pour toujours.

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    1. En effet, je trouve qu'il s'agit d'un faux débat, qui revient bien souvent dans le monde de l'adoption. Bien qu'a la base, il n'etait pas dans nos projets de nous marier,nous n'avons pas hésité une seconde, pour nous il était évident l'adoption en couple = mariage.

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  2. Quand j'avais 28/ 30 ans, je ne concevais pas l'idée de faire un enfant hors mariage ! Alors J'avais toujours voulu me marier et après avoir des enfants alors que Doudou n'était pas chaud. Pourtant je ne suis pas du genre traditionaliste et formaliste !! Tous mes proches ont des enfants hors mariage et ça ne me dérange en rien ; les enfants sont élevés avec un papa et une maman qui les aiment. Et le mariage ne change absolument rien à une vie de couple ! J'avais peut-être une peur et une crainte d’élever un enfant seule (un peu comme si le mariage obligeait Doudou à rester avec moi pour toujours ??!! ) Au bout du compte ; il doit y avoir un vilain coup du sort car nous sommes les seuls mariés et les seuls sans enfants !!

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  3. J'avoue avoir du mal à comprendre les couples qui refusent de se marier en se lançant dans une aventure telle que l'adoption. Je trouve cela immature et peut être aussi une preuve de couple pas si solide que cela ... Car au fond, le mariage n'est rien par rapport à l'engagement que prennent deux parents, en tant que parents biologiques ou parents adoptants ...
    Je regarde ce phénomène aussi bien de mon oeil de personne qui est mariée avec un agrément ... et d'assistante sociale ... et ça me dérange tout autant ...

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